Vol 5 No 1–2 (2011): Bodies of Canada/C-or(p)ganismes du Canada—RIAS Vol. 5, Winter–Spring (1–2/2011)
(Le texte français sous le texte anglais)
The dialectics of exclusion and reappropriation of femininity is at the heart of the social contract which interlaces, according to Pateman, with ‘the sexual contract’ [...], where it is only in the private sphere that woman can reach citizenship. Fundamentally devoted to reproducing and bringing up future (male) citizens, she is dismissed from the public sphere being reserved for her (?) brothers with whom she can only fraternize. [...] Indeed, when Rousseau talks about women, this ‘precious half of the Republic, which makes the happiness of the other,’ [...], he evokes their ‘chaste influence, solely exercised within the limits of conjugal union, is exerted only for the glory of the State and the happiness of the public’ (1923). Reading bodies of Canada now must certainly challenge the codification of social roles characteristic to the modern narrative and open onto the largeness of what we (want to) understand as Canadianness. In this collection of articles on Canadian and Québec literatures, we have been interested in the form that such a feminized body/space takes in light of theoretical explorations which have focused on decentralization and disunity (of identities, cultures and nations), and dominated current debates on Canadianness—namely discourses of the postmodern, the feminist, and the postcolonial. The articles collected here, however, demonstrate that the bodies of Canada are, above all, queer. Many of our contributors chose ‘queer’ as a broad theoretical ground upon which conceptualizations of Canadian space and the rhetoric of gender intersect. In fact, the affinity between the two adjectives—’Canadian’ and ‘queer’—has been the subject of an ongoing debate which has gained momentum since the publication of the groundbreaking collection In a Queer Country: Gay and Lesbian Studies in the Canadian Context (2001), edited by Terry Goldie. Not only does this volume show ‘the possible range in academic studies of gay and lesbian cultures in Canada’ [...], but it also points to the openness of the term ‘queer.’ Whereas most frequently the term itself functions as a designation for non-normative sexualities, it actually subverts all ‘proper deafinitions,’ and as such urges one to reassess various kinds of ‘norms.’ In this sense, queer theory often parallels existing conceptions of Canadianness, founded on the notions of fragmentation and unfixedness. In Jason Morgan’s words, ‘Canadian nationalism is demonstrated to be queer because it transgresses the normative basis of the nation’ [...]. (Read more in Zuzanna Szatanik and Michał Krzykawski's Intro)
La dialectique de l’exclusion et de la réappropriation de la féminité est au cœur du contrat social qui, comme le remarque Pateman, se conjugue avec ‘le contrat sexuel’ [...], où ce n’est que dans la sphère privée que la femme peut accéder à la citoyenneté. En effet, principalement consacrée à la reproduction et à l’éducation des futurs hommes-citoyens, elle est chassée de la sphère publique strictement réservée à ses (?) frères avec qui elle ne peut que se fraterniser. [...] En effet, quand Rousseau parle des femmes, ‘cette précieuse moitié de la république qui fait le bonheur de l’autre’, il évoque leur ‘chaste pouvoir, exercé seulement dans l’union conjugale, [qui] ne se fait sentir que pour la gloire de l’Etat et le bonheur public’ [...]. Il est indéniable qu’aujourd’hui, la lecture des c-or(p)ganismes du Canada doit mettre en question la codification des rôles sociaux propre au récit moderne et s’ouvrir vers le large de ce que nous comprenons ou voulons comprendre comme ‘canadianité’. Dans ce recueil d’articles sur les littératures canadiennes et québécoises, notre intêret particulier se concentrait sur la forme que prend ce corps/espace féminisé à la lumière des textes théoriques portant sur le décentrement et la désunion (des identités, des cultures et des nations) et propres aux discours sur le postmoderne, le féministe et le postcolonial qui ont nourri les débats actuelles sur la canadianité. Or, les articles réunis dans ce recueil montrent que les c-or(p)-ganismes du Canada sont avant tout queer. Beaucoup de nos contributrices ont choisi queer comme champ théorique dans lequel les conceptualisations de l’espace canadien et la rhétorique du genre s’entrecroisent. En fait, l’affinité entre les adjectifs ‘canadien’ et ‘queer’ s’est installée dans le centre du débat actuel qui gagne du terrain depuis la publication d’un recueil révolutionnaire In a Queer Country: Gay and Lesbian Studies in the Canadian Context [Dans un pays queer. Études gay et lesbiennes dans le contexte canadien], édité par Terry Goldie en 2001. Cet ouvrage montrait non seulement ‘l’étendue possible des cultures gay et lesbiennes au Canada dans le monde de la recherche’ [...], mais aussi l’ouverture a la notion de queer. Si celle-ci désigne le plus souvent les sexualités non-normatives, il faut dire qu’actuellement, elle subvertit toutes les ‘deafinitions propres’ [...] et encourage à réviser différents types de ‘normes.’ De ce point de vue, la théorie queer trouve ses échos dans les conceptions de la canadianité fondées sur les notions de fragmentation ou indétermination. Comme le remarque Jason Morgan, ‘le nationalisme canadien est manifestement queer
parce qu’il transgresse les fondements normatifs de la nation’ [...]. (Plus dans l'Intro de Zuzanna Szatanik et Michał Krzykawski)