Le numéro 35 est en cours de publication.
Cette année, le numéro 35 de Neophilologica est dédié à la mémoire du professeur Gaston Gross, Président Honoraire de la revue, décédé subitement en octobre 2022.
Le numéro contiendra 25 articles rédigés par des amis, des disciples et des collaborateurs de Gaston Gross du monde entier.
Les textes font actuellement l'objet d'une évaluation en double aveugle par des pairs et seront publiés en ligne dans la section Online First de la revue au fur et à mesure de l'avancement du processus de publication de chacun d’eux.
La publication en ligne du contenu de l'ensemble du numéro est prévue pour fin novembre - début décembre 2023 et l'édition papier pour fin janvier 2024.
Le numéro 34 complet de Neophilologica a été déjà publié.
La plupart des articles du numéro 34 de Neophilologica sont consacrés aux verbes supports. C’était l’idée de Gaston Gross, président honoraire de la revue, de faire, dans le numéro en cours, état de la situation théorique, descriptive et applicative des verbes supports. Gaston Gross, éminent linguiste, est aussi une figure dominante des études sur les verbes supports. De nombreuses observations et concepts que nous considérons comme acquis dans ce domaine remontent à ses travaux fondamentaux.
Malheureusement, il n’a pas vécu pour le voir publié… Gaston Gross est décédé le jeudi 13 octobre 2022. Le décès de notre grand savant et ami nous a profondément attristés. Nous garderons toujours un souvenir ému de sa présence et de son héritage, reconnaissants pour le temps que nous avons eu le privilège de passer avec lui et pour sa contribution à la communauté linguistique. Nous avons aussi décidé de dédier le prochain numéro de Neophilologica en hommage à ce remarquable savant.
Les constructions à verbes supports sont un type particulier des expressions polylexicales qui constituent, comme le disent certains, the pain in the neck du traitement automatique de la langue naturelle.
Construites à base de différents types de structures syntaxiques et différents types de relations lexicales entre les éléments de ces constructions, elles représentent une grande variété. Cependant, ce qui leur est propre, c’est leur position inter- médiaire entre, d’une part, une création (presque totalement) libre et transparente de nouvelles constructions à partir des éléments de la langue avec un sens composé suivant les règles grammaticales et, d’autre part, un figement complet des créations linguistiques, opaques, avec un sens qui n’est pas à dériver de leurs éléments. Depuis quelques décennies, on remarque cependant que ce qui était considéré comme un élément plutôt marginal de la communication linguistique est de beaucoup plus grandes dimensions avec une quarantaine de termes pour le désigner.
L’existence des expressions polylexicales nous fait en même temps reposer et remodeler la question de la distinction entre une création linguistique libre vs une création linguistique figée, allant plutôt dans le sens d’une création +/‒ libre / / +/‒ figée, formant davantage un continuum qu’une rupture vrai / faux, acceptable / non- acceptable, etc., la position et l’importance des collocations des expressions et, généralement, leur statut plus ou moins phraséologique.
La littérature sur les verbes supports, ou light verbs dans la terminologie anglo-saxonne, est d’une richesse extraordinaire. Nous n’avons ni le temps ni la place pour présenter même dans une version abrégée tous les éléments pertinents qu’il faudrait soulever quand on parle des verbes supports, et l’on peut seulement partager l’étonnement de G. Gross (ce numéro, p. 1) « qu’il a fallu attendre le vingtième siècle pour la mise au point de la notion ».
Les descriptions systématiques des constructions à verbes supports restent encore à faire et il ne nous reste que nous joindre et le soutenir fortement à l’appel de G. Gross (ce numéro, p. 20) et de travailler ensemble pour « qu’un tel projet puisse voir le jour de sorte que nous ayons pour les prédicats nominaux le même outil que celui qui décrit l’ensemble des verbes depuis un siècle ».
Ces descriptions sont importantes non seulement du point de vue de leurs valeurs descriptives dans les grammaires et les dictionnaires, mais aussi du point de vue de leur contribution possible à rendre plus efficaces et plus performants une identification et un paraphrasage automatiques de ce type de constructions en linguistique computationnelle.
Le numéro commence par le texte de Gaston Gross : Pour un recensement systématique des verbes supports. L’auteur rappelle que les premiers travaux dans le cadre du LADL sont partis de listes de prédicats nominaux établies par Maurice Gross. Ses collaborateurs ont étudié l’application de tel ou tel verbe support, p. ex. faire, prendre, donner, recevoir, etc. aux prédicats nominaux contenus dans ces listes. Tous ces travaux admettaient, par défaut, que la liste des verbes supports est réduite pour chacun des noms prédicats et pour l’ensemble. G. Gross insiste dans son article que, de même qu’au siècle dernier on a dressé un inventaire systématique de la conjugaison verbale, le moment est venu de dresser un inventaire systématique des moyens de « conjugaison » pour les prédicats nominaux et élaborer un « Bescherelle des prédicats nominaux », à cette fin, G. Gross a présenté un schéma descriptif possible d’un tel recensement systématique des verbes supports.
Igor Mel’čuk, dans son article intitulé Support (=Light) Verbs, propose une caractérisation rigoureuse des verbes supports qui est effectuée dans le cadre de son système « sens-texte ». Une telle approche donne à la caractérisation proposée un pouvoir descriptif et explicatif cohérent et puissant pour représenter non seulement les verbes supports, mais aussi d’autres catégories des verbes. En même temps, la description des verbes supports est placée dans le domaine de la phraséologie, les phrases de la forme V(support)→N étant des collocations typiques et puisque les collocations doivent être décrites dans le lexique, ce que l’auteur présente dans le cadre de son modèle descriptif dans le texte, les verbes supports deviennent un objet important de la lexicologie et de la lexicographie. De ce point de vue, la description présentée dans l’article est une contribution importante à la syntaxe générale, à la phraséologie générale, à la lexicologie et à la lexicographie générales.
Jean-Claude Anscombre, dans son article Pluralia Tantum et verbes supports, pose la question du statut éventuel comme verbes supports des verbes qui, semble-t-il, sont impliqués de manière privilégiée et au nombre limité par ces noms pluriels. Leur rôle dans un éventuel processus d’idiomatisation est aussi étudié.
Wiesław Banyś, dans le texte Inférences textuelles et constructions à verbes supports, se concentre sur l’une des parties importantes des inférences textuelles, partie inhérente nécessaire des systèmes automatiques s’ils sont à être considérés comme comprenant le langage humain, à savoir les relations entre une catégorie particulière d’inférences textuelles constituée d’implicatifs phrastiques au sens de Karttunen et les verbes supports. Une esquisse de la description de certains types de constructions de verbes supports du point de vue de leur pouvoir implicatif a été aussi présentée. Elle est le début d’une mise en œuvre systématique de la combinatoire des valeurs de vérité, « signatures implicatives », des prédicats, qu’ils soient verbaux, dont les verbes supports, adjectivaux ou nominaux.
Peter Blumenthal, dans l’article Verbes supports : perspective diachronique, présente l’ébauche d’une extension de la théorie standard des verbes supports exposée par G. Gross et tente de montrer l’intérêt de quelques aspects peu étudiés du modèle. Cette extension est prévue en particulier pour une partie du lexique abstrait (les « noms coquilles » tels que opinion, information, phrase, idée, histoire, information, etc.). L’étude se concentre sur les combinaisons entre ces substantifs et les verbes être et avoir. L’analyse suggère que la combinatoire actuelle des mots reflète souvent une catégorisation du monde correspondant à l’imaginaire des temps passés.
Letizia D’Andrea, dans le texte Las construcciones con verbo soporte en español y en italiano: asimetrías léxicas y morfosintácticas, étudie des contrastes sémantiques et morphosyntaxiques entre l’espagnol et l’italien, et vise à montrer certaines des asymétries entre les constructions à verbes supports en espagnol péninsulaire et leurs formes équivalentes en italien. La finalité de la recherche est de mettre en évidence certains des contrastes systématiques qui affectent des classes sémantiques spécifiques.
Marco Fasciolo, dans l’article Le paradoxe des verbes supports, rappelle que les verbes supports sont généralement considérés comme une catégorie distincte de verbes pour des raisons sémantiques : ils sont opposés aux verbes prédicatifs, parce qu’ils n’ont pas, de ce point de vue, de structure argumentale. L’auteur soutient que les verbes supports devraient être analysés aussi sur des bases syntaxiques. Vus de cette perspective, les verbes supports présentent la propriété de base de tous les verbes qui consiste à construire un syntagme verbal, et la différence entre les verbes supports et les verbes prédicatifs ne peut être établie qu’après avoir relevé ce qui est commun à tous les verbes, c’est pourquoi l’auteur propose que l’on étudie les verbes supports en prenant en considération non pas tellement la prédication, mais la constitution de la phrase.
Aude Grezka, dans l’article Étude des prédicats nominaux dans le lexique de la perception visuelle, analyse les combinatoires des verbes supports et des substantifs associés aux verbes prototypiques de la perception visuelle, voir et regarder, et vise à refaire la manière d’approcher la polysémie, puisque, de ce point de vue, chaque actualisation du prédicat nominal est réalisée par un verbe support spécifique et une détermination particulière du nom et le verbe support entraînent dans les cas analysés l’interprétation convenable du prédicat nominal.
Grażyna Vetulani, dans le texte L’apport du Vsup au tour prédicatif verbo- nominal en polonais, se concentre sur le rôle du verbe support dans les constructions verbe-nom en polonais en indiquant que, à part les informations apportées sur l’as pect et le registre de la construction, les verbes supports sont un élément unificateur pour les classes des noms prédicatifs en les distinguant ainsi d’autres classes des noms prédicatifs et désambiguïsant, dans les cas polysémiques, le prédicat nominal.
Alicja Hajok et Katarzyna Gabrysiak, dans leur texte Les verbes supports et autres actualisateurs du prédicat nominal <comparaison> dans un texte scientifique, montrent que les constructions à verbe support devraient être analysées dans le cadre des structures lexico-syntaxiques propres à un discours donné. Les analyses présentées illustrant cette relation concernent les verbes supports et d’autres actualisateurs du prédicat nominal <comparaison> dans des textes scientifiques.
Izabela Pozierak-Trybisz, dans l’article Analyse contrastive français-polonais des verbes supports de la classe d’objet <attaques>, étudie les verbes supports fran çais de la classe d’objets <attaque> et leurs équivalents polonais. L’autrice souligne un certain nombre de différences entre les deux langues, dont le nombre moins grand de verbes supports de la classe en question en polonais par rapport au français. Pour trouver les équivalents polonais des verbes supports de la classe analysée et saisir les différences de sens entre p. ex. faire/ effectuer/ mener une attaque, l’autrice effectue une analyse sémantique des verbes supports dans les deux langues ayant recours à la grammaire à base sémantique de S. Karolak.
Les autres articles ne sont pas liés à la description des verbes supports et présentent des discussions de différentes questions linguistiques.
Ainsi, Edyta Bocian, dans son article Demetaforizzare nel processo traduttivo: alcuni problemi linguistici scelti, discute la question de la démétaphorisation dans le processus de traduction dans le contexte de la littérature italienne contemporaine du point de vue des ajustements focaux de R. Langacker, en particulier de la sélection et de l’alignement figure-fond, en soulignant en même temps les problèmes d’intraduisibilité de certaines constructions.
Barbara Hlibowicka-Węglarz, Dominik Gakan et Natalia Klidzio consacrent leur texte, Origens de variação diatópica do português brasileiro, à la diversité régionale du portugais brésilien. Les auteurs définissent la variation diatopique et décrivent l’influence d’autres langues, dont le portugais européen, les langues indigènes sud-américaines, les langues africaines, la langue arabe, ainsi que le néerlandais, le français, l’italien, l’allemand et l’espagnol, sur le portugais brésilien, tant au niveau phonétique qu’au niveau lexical.
Petro Matskiv et Tetyana Botvyn, dans leur article The semantic scope of the lexeme “fear” in the biblical text, discutent les particulari tés du fonctionnement du lexème peur (strakh) dans le texte des Écritures dans la sphère sacrum-profanum. Ils remarquent que la langue source distingue clairement les concepts de crainte naturelle et de crainte surnaturelle, représentées par les lexèmes distincts, alors que dans la langue ukrainienne, ils sont exprimés à l’aide de plusieurs lexèmes distincts страх (crainte), богобійний (crainte de Dieu), побожний (pieux), боятися (craindre), шанувати (honorer), qui ne correspondent pas exactement à la source primaire.
Oksana Mykytyuk, dans le texte Biblical and Anthropocentric Phraseologisms in Dmytro Dontsov’s Works: A Cognitive Aspect, présente le « discours phraséolo gique » de Dontsov dans le cadre de la linguistique cognitive. L’autrice analyse un certain nombre de phraséologismes de Dontsov qu’elle considère comme des images linguomentales du monde, qui sont potentiellement acceptables pour une utilisation plus large, et propose un schéma illustrant les étapes cognitives de la génération d’un phraséologisme.
Joanna Ozimska, dans son article Mai dire basta alla pasta. Il discor so delle diete dimagranti nel periodico italiano per uomini “For Men Magazine” (2013—2022), utilise les outils théoriques de la rhétorique et de l’analyse du discours afin de relever les stratégies discursives derrière les présentations des régimes amincissants dans le magazine masculin italien « For Men ». L’autrice a relevé de nombreuses techniques de persuasion basées sur la construction de la crédibilité des thèses présentées et de nombreuses références à des topoï populaires qui ont pour but d’augmenter la compétitivité de la présentation des régimes nutritionnels analysés.
Aleksandra Paliczuk consacre son article Il modo congiuntivo: il caso della lingua polacca e italiana à la comparaison du mode subjonctif en italien et de certains phénomènes en polonais qui ne sont pas formellement décrits, mais pourtant ressemblent aux fonctions remplies par le subjonctif italien.
Magdalena Perz traite, dans son article Les items à facettes — le cas du nom « journal », du sens du substantif français journal et de la diversité de ses effets interprétatifs analysant, sur cet exemple, l’utilité de la notion de facettes lexicales et de la métonymie dense lors de l’analyse de la complexité sémantique des mots.
Monika Prysok, dans le texte Come tradurre la metafora? Analisi cognitiva delle espressioni metaforiche nell’originale e nelle traduzioni di “Brave New World” di Aldous Huxley, sur la base de l’analyse des exemples choisis d’expressions métaphoriques contenus dans le roman d’Aldous Huxley A Brave New World en anglais et de leurs traductions en italien et en polonais, essaie de trouver la réponse à la question en quoi les métaphores changent-elles dans le processus de traduction cherchant des similitudes et des différences dans les traductions analysées.
Le dernier article de ce numéro de Neophilologica est celui de Beata Śmigielska, Il ne faut pas se laisser tromper par la langue : entre syntaxe et sémantique, où l’au trice repose la question de savoir, toujours sans réponse univoque dans beaucoup de cas, comment distinguer les positions d’arguments des éléments adjoints dans le cadre de la grammaire à base sémantique de S. Karolak. L’autrice souligne que, pour pouvoir répondre à cette question, il est nécessaire de définir clairement la théorie dans laquelle on effectue ce type d’analyse et l’on pose ce type de questions, puisque, suivant la perspective adoptée, les résultats de l’analyse peuvent être différents. Sur l’exemple des prédicats sélectionnés, l’autrice propose les outils de description des prédicats, tels que la décomposition sémantique des prédicats, complétée par des tests de contradiction et des paraphrases, qui permettent de répondre à cette question dans le cadre de la grammaire à base sémantique de S. Karolak.
Le numéro 33 complet de Neophilologica est déjà en ligne.
Les auteurs des articles de la première partie de ce numéro de Neophilologica ont abordé la linguistique et se sont formés à une époque où celle-ci était considérée comme un modèle dans le domaine des sciences humaines. Les fondateurs de cette discipline, indépendamment de l’école dont ils se réclament, ont tous mis l’accent sur le rôle fondamental de la théorie dans les sciences du langage.
Il suffit de faire une rapide énumération des chefs d’école pour se rendre compte de l’importance des préoccupations théoriques dans leur œuvre: Ferdinand de Saussure, Roman Jakobson, Gustave Guillaume, Leonard Bloomfield et Zellig Harris (grammaire distributionnelle), Noam Chomsky (grammaire transformationnelle). On peut citer encore les travaux de Maurice Gross dans le cadre du LADL et ceux de Jean Dubois et, dans une perspective différente, les travaux d’André Martinet (fonctionnalisme) ainsi que ceux d’Antoine Culioli et de Lucien Tesnière. Ces objectifs théoriques se retrouvent dans l’intitulé des écoles dont ils sont les promoteurs: le structuralisme, la glossématique, le distributionnalisme, le fonctionnalisme, la psychomécanique, la grammaire de dépendance, la grammaire générative et transformationnelle, la grammaire des cas, le lexique-grammaire.
Les travaux s’ordonnaient en fonction des différents secteurs de la discipline: phonologie, morphologie, syntaxe, sémantique, pragmatique.
Aussi peut-on être étonné qu’au fil des années, ces préoccupations théoriques se soient progressivement estompées au profit de soucis essentiellement didactiques, sociologiques et stylistiques.
Le présent volume de Neophilologica propose une réflexion sur diverses voies susceptibles de concilier des objectifs théoriques indispensables avec les diverses applications auxquelles la linguistique peut donner lieu.
Antoinette Balibar-Mrabti, dans son texte Morphographies en français contemporain. Place du duel en langue écrite dans "Le nombre en français" de Françoise Dubois-Charlier analyse la catégorie flexionnelle du duel en français contemporain, et montre comment la morphologie prend sa place parmi les disciplines de la grammaire en langues écrites et ceci dans le cadre des dictionnaires électroniques.
Wiesław Banyś, dans son article Perspectives pour la linguistique : de la linguistique descriptive à la linguistique explicative, traite de l’un des défis de la linguistique qui consiste à combiner efficacement la description et l’explication en linguistique. Une étude intégrale du langage devrait comporter trois composantes principales : une théorie générale de ce qu’est le langage, une théorie résultante et une description, qui est fonction de cette théorie, de la façon dont le langage est organisé et a évolué dans le cerveau humain, ainsi qu’une explication des propriétés du langage trouvées.
Xavier Blanco montre dans Linguistique informatique et linguistique diachronique : une alliance nécessaire, comment la linguistique formelle appliquée à la diachronie est une source de recherches novatrices autant en langue qu’en littérature.
Peter Blumenthal explique dans son texte Les mots et les savoirs : complexité dans quelle mesure la complexité sémantique de certains mots est porteuse de connaissances du monde extralinguistique. Il s’interroge inversement sur la complexité des «choses » et les chemins par lesquels la langue passe pour exprimer cette complexité de façon efficace.
Jean-Pierre Desclés, dans son article La linguistique peut-elle sortir de son état pré-galiléen ?, met l’accent sur le rôle des concepts dans l’analyse sémantique. La topologie est en mesure de « mathématiser » les concepts grammaticaux (temps, aspects) au moyen d’opérateurs.
Gaston Gross montre dans son article Des perspectives rigoureuses pour la linguistique que le lexique, la sémantique et la syntaxe ne constituent pas des instances séparées mais forment ensemble les unités que sont les phrases. Chaque prédicat doit être décrit de façon systématique à l’aide de l’ensemble des propriétés qui les caractérisent. La linguistique, comme toute science, ne peut se passer d’outils théoriques.
Claude Muller, dans Négation, syntaxe, détermination. Un bilan et des questions, présente les résultats de ses travaux sur la négation et les problèmes théoriques qu’elle pose dans une description générale des langues.
José A. Pascual Rodríguez, dans son article De los datos léxicos y de los textos que los contienen. A propósito del futuro próximo de la filología, met l’accent sur la forme que peuvent prendre à l’avenir les études de philologie dans le cadre de l’histoire des langues et à cet effet de la codification des textes.
L’article L'identification des arguments et la hiérarchisation des marges : critères formels et critères conceptuels de M. Prandi dresse un bilan des questions ouvertes dans la recherche sur la valence et propose des critères formels et conceptuels pour franchir le double clivage entre la valence, définie par le critère de l’intégrité conceptuelle du procès, les conditions de spécification des arguments dans l’énoncé, dont la forme est modelée par le dynamisme communicatif, et leur régime de codage variable dans la phrase-modèle.
Les autres articles ne sont pas liés à la question des perspectives générales de la linguistique et présentent des discussions de différents types de questions linguistiques.