Comme le titre même l’indique, notre article s’occupe d’un aspect spécifique du problème de la crédibilité de la révélation chrétienne. La solution de ce problème — propre à la théologie fondamentale — est cherchée dans les deux encycliques de Jean Paul II Laborem exercens et Redemptor hominis. Tenant compte de cette détermination méthodique nous sommes obligés de respecter la logique qu’on peut découvrir le principe d’un conditionnement de la compréhension du sens du travail par la compréhension du sens de vie de l’homme. La crédibilité de ce principe est confirmée par l’expérience de la vie quotidienne. Il n’est pas difficile de constater qu’aujourd’hui la recherche du sens de l’existence historique de l’homme est marquée par une aporie théorique dont le résultat est celui de l’aporie des lutions pratiques auxquelles appartient aussi le phénomène du travail. La déformation du travail humain peut etre analysée sous trois aspects: “nature” — “homme” — “société”.
De cette expérience résulte non seulement la possibilité mais aussi la nécessité de s’intéresser au sens révélé du travail humain. Restant fidèles au principe d’interprétation mentionné ci-dessus nous nous concentrons d’abord sur le sens révélé de l’existence historique des hommes. Dans l’anthropologie révélée ce sens reste lié au processus créateur. L’homme, “image de Dieu”, est destiné à participer à la communauté d’une vie éternelle avec son Créateur. Comme cette communauté est celle d’amour, le processus créateur même devient “dialogique” et l’activité historique de l’homme cache le mystère de sa libre “réponse créatrice”. C’est justement à cette réponse qu’est lié le problème de l’interprétation et de la réalisation du sens historique du travail. Faisant partie de la structure de vérité de la vie humaine le principe cartésien cogito ergo sum apparaît ici dans une autre formulation: laboro ergo sum. Selon l’anthropologie révélée, le travail conditionne non seulement la qualité de la vie humaine mais aussi cette vie même. Lié à l’alternative “être — ne pas être” le travail devient donc un postulat ontologique pour l’actualisation historique de l’homme. C’est dans ce contexte qu’il faudrait aussi analyser la raison d’être de l’église. Comprendre l’existence historique de l’église c’est comprendre le processus créateur de l’homme. Vivre dans l’église — cela veut dire: réaliser le sens révélé de la vie humaine. Cette réalisation consiste à coopérer (travailler) à l’actualisation historique du but eschatologique des hommes: ÊTRE-AVEC- DIEU. La problématique du travail humain, recherchée non seulement au niveau d’un perfectionnement objectif (perfectio operis) et subjectif (perfectio operantis) du monde de l’homme, mais aussi au niveau de l’alternative de son “être — ne pas être”, appartient à la théologie fondamentale. Il y en a plusieures de constatations théologiques qui ne peuvent point se passer de catégorie du “travail”.
Le problème de la crédibilité du sens révélé du travail humain peut être abordé “implicite” et “explicite”. L’aspect “implicite” consiste à analyser la perplexité (aporie) des recherches “d’en bas” (philosophiques) du sens de travail. L’aspect “explicite” prend en considération l’anthropologie révélée (“d’en haut”). Sous ce deuxième aspect on peut envisager les trois niveaux de recherches: a. l’existence historique de la révélation du sens du travail; b. la possibilité d’une formulation intégrale de ce sens (théorie); c. la cohérence du contenu révélé et de l’expérience de vie individuelle et sociale de l’homme (pratique). C’est à ces niveaux des recherches que la théologie fondamentale cherche à mettre en évidence la crédibilité du sens révélé du travail humain. Il est bien clair que ces recherches ne sont pas en mesure de “prouver” adéquatement l’hypothèse révélé de ce sens. Il s’agit seulement de chercher (de multiplier) les exemples théorico-pratiques dont l’existence ne permet pas (à la raison critique de l’homme d’aujourd’hui) de négliger ce phénomène culturel qu’on appelle “révélation chrétienne”.