Vol. 33 (2021): Perspectives pour la linguistique et autres études
sous la rédaction de / edited by
Wiesław Banyś, Gaston Gross et Beata Śmigielska
Les auteurs des articles de la première partie de ce numéro de Neophilologica ont abordé la linguistique et se sont formés à une époque où celle-ci était considérée comme un modèle dans le domaine des sciences humaines. Les fondateurs de cette discipline, indépendamment de l’école dont ils se réclament, ont tous mis l’accent sur le rôle fondamental de la théorie dans les sciences du langage.
Il suffit de faire une rapide énumération des chefs d’école pour se rendre compte de l’importance des préoccupations théoriques dans leur œuvre: Ferdinand de Saussure, Roman Jakobson, Gustave Guillaume, Leonard Bloomfield et Zellig Harris (grammaire distributionnelle), Noam Chomsky (grammaire transformationnelle). On peut citer encore les travaux de Maurice Gross dans le cadre du LADL et ceux de Jean Dubois et, dans une perspective différente, les travaux d’André Martinet (fonctionnalisme) ainsi que ceux d’Antoine Culioli et de Lucien Tesnière. Ces objectifs théoriques se retrouvent dans l’intitulé des écoles dont ils sont les promoteurs: le structuralisme, la glossématique, le distributionnalisme, le fonctionnalisme, la psychomécanique, la grammaire de dépendance, la grammaire générative et transformationnelle, la grammaire des cas, le lexique-grammaire.
Les travaux s’ordonnaient en fonction des différents secteurs de la discipline: phonologie, morphologie, syntaxe, sémantique, pragmatique.
Aussi peut-on être étonné qu’au fil des années, ces préoccupations théoriques se soient progressivement estompées au profit de soucis essentiellement didactiques, sociologiques et stylistiques.
Le présent volume de Neophilologica propose une réflexion sur diverses voies susceptibles de concilier des objectifs théoriques indispensables avec les diverses applications auxquelles la linguistique peut donner lieu.